
Ceux et celles qui me font l’honneur de suivre les enquêtes de L. Blum, me disent avoir reconnu en lui l’un des leurs, quelqu’un qui pourrait faire partie de la famille. Blum n’est pas un super héros mais un voisin discret et tranquille, un de ces nouveaux pères qui restent au foyer pour élever les enfants pendant que madame fait carrière à l’extérieur.
« Les personnages sont attachants et on rentre très vite dans cette histoire qui semble se passer au coin de la rue. » dit un de mes lecteurs en commentaire le 8 avril pour Crimes et faux semblants.
« Blum, sa famille, ses enfants, ses amis….on est dedans complètement. » dit cette autre lectrice le 9 avril pour Un Tango à Belleville.
Blum est un ancien flic reconverti dans le journalisme et l’écriture de romans policiers. Ce n’est ni un baroudeur, ni un être torturé et désabusé même s’il est habité par un certain pessimisme. Normal lorsqu’on est un ex de la Crim et qu’on a été confronté à tout ce que l’humanité peut avoir de plus laid.
Quelques jours après une soirée chez une amie à qui j’ai pratiquement volé le patronyme pour l’attribuer à mon héros, j’ai fait la connaissance de mon personnage qui s’est présenté à moi sans façon, au détour d’une nuit sans sommeil.
L’ai-je vraiment imaginé ? J’ai plus l’impression qu’il m’a invitée à le suivre dans ses déambulations dans les rues de Belleville. Je l’ai regardé céder à la tentation gourmande et je me suis attablée avec lui dans ses cantines, dans des bistros ou dans ces petits restaurants où l’on fait bombance pour pas cher, me délectant de ses airs coupables quand il avait l’estomac trop plein. Je me suis amusée de son gout immodéré pour les vêtements chics et les souliers de luxe. Je me suis faite discrète pendant ses têtes à têtes avec Mozart, Bach et les autres, manière pour cet irréductible incroyant de se confronter au Sacré. J’ai reconnu son histoire familiale qui a fait écho à la mienne et sa tendresse pour ses vieux parents est devenue mienne au fil des pages.
Je savais dès que j’ai commencé à écrire les premières lignes de mon premier roman policier, Il faut bien que la foudre tombe quelque part, qu’il n’y aurait pas de bains de sang, pas de détails horribles, pas d’outrance dans les descriptions macabres. Je ne chercherai pas non plus à coller de façon maniaque à la réalité policière. Mais il y aurait des mystères, du suspense, des émotions, de l’humour.
voir mon article sur le genre du Cosy murder: https://evelyne-judrin-auteure.fr/le-cosy-murder-un-genre-douillet/
J’ai voulu que Blum soit un ami chaleureux que l’on retrouve avec plaisir, qui vous tape sur l’épaule et vous entraine dans les méandres d’une enquête d’amateur, celui qui aime, qui déguste, qui savoure et qui finit toujours pas démêler les fils de l’intrigue.
Mais Blum ne serait pas Blum sans tous ceux qui l’entourent affectueusement et dont il sera sans doute question une autre fois.
Blum ressemble à tant d’autres personnages de roman. Il y a en lui sans doute un peu de tous les héros de polar qui m’accompagnent depuis toujours. J’avais écrit, il y a quelques temps, un article intitulé Le monde de Blum, dans lequel je parlais de mes inspirations.
Blum est un « tribute to », un hommage en bon français, à tous les polars que j’ai aimés, adorés, tous les enquêteurs que je connais intimement depuis tant d’années, les Adamsberg, les Bosch, les Maigret, les Dupin, les Rouletabille, les Erlendur, les Wallender et tant d’autres.
Merci pour ce bel article. Il nous rapproche un peu plus de ce personnage sympathique. Son univers m’attire et m’intimide un peu comme lorsque je suis arrivée à Paris que j’ai tout de suite follement aimé et dont je garde la nostalgie comme du temps ou j’étais jeune adulte romantique et enthousiaste
Merci pour ce joli commentaire